CONGRÈS NLS VIII / VIII NLS CONGRESS
VERS GENÈVE 13 - TOWARDS GENEVA 13
VIIIième Congrès de la NLS
"Fille, mère, femme au XXIième siècle"
les 26 - 27 juin 2010
à Genève
C’est avec beaucoup d’élégance que Silvia Tendlarz présente l’arc en ciel comme l’archétype même du semblant : fait d’imaginaire et de symbolique, il n’existe que comme perception et surtout parce qu’on le nomme tel. Elle se sert ainsi très habilement du dernier chapitre du séminaire III pour traiter du phallus comme étant le semblant par excellence, pour parler des rapports entre les hommes et les femmes. Son texte, prononcé au dernier Congrès de l’AMP, convient tout à fait à la préparation ultime de notre congrès. Il rappelle entre autres que s’il y a des relations entre les sexes, il n’y a pas pour autant de rapport et que les jouissances masculines et féminines sont incommensurables. PGG
LE SEMBLANT ENTRE UN HOMME ET UNE FEMME
Silvia Elena Tendlarz
Une légende guarani raconte qu'il y a des années un énorme serpent appelé Boi habitait dans la rivière Iguazú. Les indigènes guaranis devaient sacrifier une belle jeune fille une fois par an en la précipitant dans la rivière. Un jour, un jeune chef, Tarobá, tombe amoureux de Naipí, la jeune fille qui était destinée à être sacrifiée. Pour la sauver, il l'enlève et ils fuient ensemble le long de la rivière. Le serpent, furieux, courbe alors son échine et il provoque ainsi la division du cours de la rivière en formant les Chutes d'Iguazú. Il transforme ensuite le jeune chef en arbre et la longue chevelure de Naipí se transforme en chutes de la rivière.
Il plonge ensuite dans les Gorges du Diable pour surveiller que les amants ne retrouvent pas. Mais, les jours où le soleil resplendit, l'arc-en-ciel qui émerge sur les eaux de la rivière surpasse le pouvoir du serpent Boi, et unit les amants à nouveau.
1. Le phallus comme météore
L'arc-en-ciel est l'un des météores examinés par Descartes dans son célèbre Traité. Comme le tonnerre, ou les nuages, il fait partie de la nature. Lacan nous dit très tôt, dans le Séminaire 3, que le météore : "c’est cela", par définition. Il est tout entier dans l’apparence, il n’y a rien de caché derrière et en même temps, ce qui le fait subsister tient uniquement à sa nomination comme telle. On n’arrivera jamais à rejoindre l'arc-en-ciel, puisque, nous dit Lacan, les « petits morceaux de soleil » qui dansent à la surface du lac comme la buée qui s’en échappe, n'ont rien à faire avec la production de l'arc-en-ciel, qui commence à une certaine hauteur d’inclinaison du soleil et à une certaine densité des gouttelettes en cause".
Le météore de l'arc-en-ciel fait partie de la catégorie du semblant. La nature est pleine des semblants qui ne se confondent pas avec le réel, c’est pourquoi Lacan affirme que personne n'a jamais cru que l'arc-en-ciel était quelque chose d'incurvé et tracé qui était là vraiment. Bien qu'on le voit, il est inconsistant et personne ne peut l’attraper. La catégorie de semblant devient ainsi la conjonction entre l’imaginaire et le symbolique en opposition avec le réel.
Les êtres parlants se répartissent à partir du discours et les hommes et les femmes sont le fruit de cette répartition.
Il n'y a rien de naturel à cela, rien de biologique. Le sexe est un dire, affirme Lacan, qui a à voir avec le langage et en son coeur se loge le réel de l'inscription impossible du rapport sexuel.
Très tôt et de façon très freudienne, Lacan analyse la vie amoureuse en notant ses dissensions, ses errances, son délire, et le malentendu fondamental que revêtent les semblants dans la psychopathologie de la vie amoureuse. La clinique du « rapport entre les sexes" est orientée par le phallus en jeu dans les semblants, le phallus étant lui -même est un semblant.
L'être et l'avoir sont intriqués sous des modalités distinctes, et le semblant intervient dans le rapport sexuel par l'action du signifiant phallique. L'homme protège son avoir, la femme masque le manque. Jacques-Alain Miller indique que l'on ne doit pas penser qu’être le phallus peut avoir un autre sens que celui d'être le semblant, et qu’avoir le phallus est quelque chose de différent à posséder un semblant.
Le phallus définit ainsi reste articulé à la négativité propre du désir et de la castration. L'être s'inscrit du côté du semblant et les deux s'opposent au réel et, en même temps, l'être ne s'oppose pas au semblant mais se confond avec lui. Le voile occupe ainsi une place essentielle en fonction de ce qu’il cache, dissimule la castration, le voile même couvre le rien.
Lacan examine la relation entre le phallus et le voile à travers son commentaire de la peinture de Zucchi, « Psyché surprenant Amour ». Quand Psyché lève la lampe sur Eros pour connaître son amant nocturne qu’elle n'avait jamais vu jusqu'alors, un bouquet de fleurs dissimule le phallus d'Eros. Le voile de fleurs est corrélatif au phallus comme signifiant et le corps de Psyché apparaît alors comme l'image phallique présente dans le tableau.
Maintenant, si le rapport avec le partenaire est nécessairement liée au phallus et à la castration, au niveau de la jouissance: quelle place reste t-il alors aux uns et aux autres dans la rencontre amoureuse ?
2. Le phallus, signifiant de la jouissance
Dans la mesure où le phallus n’est pas seulement le signifiant qui nomme la castration traduisant un moins, mais est aussi le signifiant lié à la jouissance en plus, Lacan introduit de nouvelles nuances.
L'identification sexuelle ne dépend pas de la physiologie, de la situation réelle, ni de croire qu'en réalité on appartient à son propre sexe. Lacan dit dans le Séminaire XVIII que le phallus touche le réel de la jouissance sexuelle, et que pour les hommes, la femme est le phallus qui les châtre. Et, de la même manière, l'homme est le phallus pour la femme, mais elles obtiennent seulement l'organe du pénis, parce qu'elles restent également châtrées. Lacan reprend ainsi ses formulations anciennes de l'équivalence Girl=Phallus qui circule entre les hommes et la demande de phallus de la part des femmes, mais en les liant à la jouissance.
Au moment où s’inclut la jouissance sexuelle, les femmes montrent rapidement l'équivalence entre la jouissance et le semblant qu’elles prennent pour un homme. "Cherchez la femme", comme dans un roman policier, remarque Lacan, « cherchez la femme », et nous pouvons ajouter, elles trouveront un homme. Lacan note que la vérité d'un homme est sa femme, cela lui donne son poids, le poids de son sinthome qui fait qu'il peut croire en elle.
La vérité d'un homme est sa femme, mais cela n'est pas réciproque pour les femmes. Comme elles disposent d’une plus grande liberté dans leur rapport au semblant, dans quelques cas, mais pas dans tous, elles peuvent donner du poids à un homme qui n'en a même aucun. D’où l’idée du ravage qu’il peut arriver qu’un homme soit pour une femme.
Nous voyons ainsi que le lit de Procuste qu’un homme peut proposé comme idéal pour une femme, auquel elle consent pour se faire aimer et désirer, a sa contrepartie. La liberté des femmes à l'égard du semblant transforme un homme en l’incube idéal d'une femme tout en recevant ainsi le poids sa parole.
Un homme croit à une femme, elle est sa vérité. Une femme est créée par un homme, non seulement par lui, mais par ses semblants, empruntés certes. Mais, cela n'assure en rien qu'ils peuvent inscrire un rapport homme-femme.
Faire l’homme implique de donner à une femme des signes qu’il est un homme. Faire la cour, ce qu’on retrouve dans la nature, a une dimension de semblant. Cependant, à l’inverse de la parade de l'espèce animale dans laquelle les mouvements sont strictement réglés, faire la cour peut avoir ses difficultés qui parfois contraignent à des passages à l'acte pas si courtois quand les semblants sont traversés. Lacan en donne des exemples avec la question du viol. Il parle aussi de la passion, semblant monté sur la scène, acting-out selon Lacan, mais qui ne nous dit rien de ses effets ultérieurs dans le rapport entre un homme et une femme.
J.-A. Miller montre que dans l'ordre sexuel il ne suffit pas d'être, mais il faut aussi sembler être et cela conditionne non seulement comment l'être se présente, quels semblants il utilise pour se présenter à l'autre, mais aussi quels effets la relation avec le semblant phallique a sur chacun d'eux.
L'homme reste l'esclave du semblant que soutient "tout homme" sous le régime du phallus. En revanche la femme, plus proche du réel, "pas- toute" dans ce semblant, objecte à l'universel de la signification phallique et cela détermine son traitement particulier du semblant.
Ce sont les conditions de la jouissance qui fixent la femme dans la position d’être la vérité d'un homme. La jouissance féminine produit une ouverture de l'ensemble mais en même temps le ferme. Pas toute dans le phallus, mais pas non plus en dehors à lui.
Nous concluons, alors, avec un paradoxe de structure : le phallus comme signifiant de la jouissance, semblant de la jouissance sexuelle et matrice de tout signification, occupe la place de l'impossible à symboliser le rapport entre les sexes.
3. Le partenaire-sinthome
La positivation de la jouissance conduit Lacan, comme le montre J.-A. Miller dans son cours " Choses de finesse en psychanalyse", au développement sur le sinthome.
Les modes de jouir des êtres parlants déterminent leur répartition dans les positions sexuées et les nuances des chassés croisés entre l'amour, le désir et la jouissance. Le partenaire-symptôme est une manière de situer le partenaire en termes de jouissance et cela conduit à une analyse nouvelle de la vie amoureuse.
Dans le Séminaire 23 Lacan affirme que pour tout homme une femme est un sinthome. En revanche, pour les femmes il est nécessaire de trouver un autre nom pour dire ce qu’est un homme pour une femme : cela peut être une affliction pire qu'un sinthome, un ravage même. S’il n’existe pas un sinthome universel pour les deux sexes, cette non équivalence l’amène à spécifier le sinthome en question, pour capter sa singularité.
Cela éclaire le paradoxe de Lacan "il y a à la fois rapport sexuel et il n'y a pas rapport". Il y a rapport là où il y a sinthome : le rapport à l'autre sexe est soutenue par le sinthome, mais il n'y a pas rapport, il y n’ya pas d'équivalence sexuelle.
Qu'est-ce qui fait que deux sujets deviennent un couple ? La jouissance par elle même, la jouissance de l'Un, étant donné son statut autoérotique, rend les amants solitaires. Le corps de l'Autre, du partenaire, semble inaccessible. L'homme reste à seul avec son organe, la femme, avec sa jouissance. La castration donne une possibilité de rencontre dans la mesure où la jouissance autiste semble perdue et se rencontre dans le partenaire sous la forme de l'objet a, plus de jouir, semblant qui n’est pas universel mais singulier.
De cette façon, la castration oblige à trouver le complément de jouissance dans l'Autre qui prend une part de cette jouissance et lui donne la signification de la castration. La vérité de la castration consiste en ce que, pour jouir, il faut passer par l'Autre et lui céder une part de sa jouissance. Ainsi, l'objet a est le partenaire au niveau de la jouissance.
Le sujet s’unit à un partenaire qui peut incarner son symptôme, enveloppe de l'objet a. Le partenaire fondamental pour les deux sexes est finalement celui qui est capable de devenir son symptôme, même si pour une femme un homme peut être un ravage.
Pour conclure
Nous pouvons préciser trois temps logiques dans l'enseignement de Lacan sur le rapport entre un homme et une femme où les semblants interviennent de différente manière.
1) Il y a rapport, rapport entre les sexes. Dans la mesure où le signifiant phallique répond à la négativité du désir et il est articulé à la castration, le phallus est un semblant qui articule le rapport entre les sexes.
2) Il n'y a pas rapport, rapport sexuel. Le phallus comme semblant, signifiant de la jouissance, corrélatif de la positivation de la jouissance, fonctionne comme un obstacle pour la jouissance sexuelle. Il n'y a pas d'inscription du rapport sexuel.
3) "Il y a rapport sexuel et il n'y a pas de rapport", comme le dit Lacan dans le Séminaire 23. Le sinthome permet un rapport avec l'autre sexe, bien que l'inscription du rapport sexuel soit impossible. Nous nous déplaçons ainsi des semblants vers le sinthome.
Sur l’eau qui circule et les "jeux de la rive avec l’onde" qui ont enchanté Tristan l'Hermitte, les arcs-en-ciel s'étirent dans la luminosité du jour. Au dessus d’eux survolent une multitude distincte de papillons qui peuplent d'une infinité de couleurs les Chutes d'Iguazú. Des papillons qui nous font rêver, ou, comme dans l'apologue de Chuang-tsé, qui rêvent eux-mêmes. Et dans les rêves de papillons, dans le bref instant que dure l'arc-en-ciel, dans la contingence de cet instant, Tarobá et Naipí se retrouvent, cette fois pour montrer qu'un rêve n'est jamais qu’un rêve.
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TOWARDS GENEVA 13
VIIIth Congress of the NLS
"Daughter, mother, woman in the 21st Century"
26 to 27 June 2010
Geneva
It is with the utmost elegance that Sylvia Tendlarz presents the rainbow as the very archetype of the semblant. Made out of imaginary and symbolic, it does not exist except as a perception and above all by being named as such. She very skilfully utilises the last chapter of Seminar III to underline the phallus as the Semblant par excellence to sustain relationships between men and women. Her text, given during the last Congress of the AMP, is perfectly suitable to our final efforts of preparation for our own Congress. Among other things it reminds us that if there are relations between the sexes, there is nonetheless no rapport, and that masculine and feminine jouissances are incommensurable. PGG
THE SEMBLANT BETWEEN A MAN AND A WOMAN
Silvia Elena Tendlarz
A Guarani legend has it that many years ago an enormous serpent called Boi lived in the Iguazu river. Once a year, the Guarani people had to sacrifice a beautiful maiden by throwing her into the river. On a certain occasion, a young chief named Taroba falls in love with Naipi, the young girl destined to be sacrificed. In order to save her, he kidnaps her and they both run away along the river. The furious snake bends its back and it results in the part of the river forming the Iguazu Falls. It then transforms the young chief into a tree and Naipi's long hair becomes the waterfall. The snake then plunges into the Garganta del Diablo [1] to watch that the lovers do not meet again. But on the days when the sun shines, the rainbow rising over the river's waters overcomes the power of the snake Boi and brings the lovers together again and again.
1. The Phallus as Meteor
The rainbow is one of the meteors examined by Descartes in his famous Treatise. Like the thunder or the clouds, it is part of nature. By definition, says Lacan early in his Seminar III, the meteor "is that". Nothing is hidden behind it, it is entirely in the appearance and, at the same time, its origin lies in its being named as such. One’s attempts to reach the rainbow will never succeed since, says Lacan, "the little fragments of sun that dance on the surface of the lake, like the vapour that wafts away, have nothing to do with producing the rainbow which begins at a certain angle of inclination of the sun and at a certain density of the droplets in question." [2]
The meteor of the rainbow is part of the category of the semblant. Nature is full of semblants which are not confused with the real; hence Lacan's statement that nobody ever believed that the rainbow was something curved and laid out that was really there. Although it is seen, it is intangible and nobody can reach its place. The category of the semblant thus becomes the conjunction between imaginary and symbolic in opposition to the real.
Men and women are the destiny of how speaking-beings are distributed by discourse. There is nothing natural about it, if understood as a biological expression. Sex is a saying, Lacan affirms; it has to do with language and in its heart is lodged the real of the impossible inscription of the sexual relationship.
Early on, and in the best Freudian way, Lacan analyses love life by punctuating its mis-encounters, its wanderings, its ravings, the fundamental misunderstanding which takes on its clothing and its semblants in the psychopathology of love life. The clinic of the "relation between the sexes" is oriented by the phallus in the game of semblants, in so far as the phallus is itself a semblant. The 'being' and the 'having' involved, in their different modalities, include the 'seeming' [3] in the sexual relationship by the action of the phallic signifier. The man protects his having, the woman masks the lack. Jacques-Alain Miller indicates that one must not think that being the phallus can have any other meaning than being the semblant, and that having the phallus is anything other than possessing a semblant.
Thus posed, the phallus remains articulated to the negativity of desire and castration. Being is inscribed on the side of the semblant and both are opposed to the real; at the same time, being is not opposed to seeming but it is mixed with it. The veil therefore occupies an essential place in so far as it conceals, disguises castration; the veil itself covers the nothing.
The review of the relation between the phallus and the veil is illustrated by Lacan through the commentary of Zucchi's painting called Psiche sorprende Amore. [4] When Psyche raises the lamp over Eros to meet her nocturnal lover, whom she had never seen until then, a vase full of flowers conceals Eros' phallus. The veil of the flowers is correlative to the phallus as signifier, and Psyche's body appears then as the phallic image present in the painting.
However, if the relation with the partenaire remains necessarily traversed by the phallus and castration, at the level of jouissance, what place will be reserved to one and the other in the love encounter?
2. The Phallus, signifier of Jouissance
In so far as the phallus not only translates a negativity, a signifier that names castration, but also expresses a signifier tied to the positivity of jouissance, Lacan introduces new nuances.
Sexual identification does not depend on physiology, on the real situation or on believing that one does in reality belong to one's own sex. Lacan says in Seminar XVIII that in as much as the phallus touches on the real of sexual jouissance, the woman is the phallus for a man and castrates him. And, in the same way, the man is the phallus for the woman, but she only gets the organ of the penis, and remains therefore equally castrated. He thus takes up his earlier formulations about the equivalence Girl=Phallus [5]which circulates between men and the woman’s demand for the phallus, but linking them to jouissance.
When sexual jouissance is included, women rapidly point out the equivalence between jouissance and the semblant that they become for a man. "Look for the woman", like in a detective story, says Lacan, look for the woman and, we can add, you will find a man. Lacan indicates that the truth of a man is his woman, that which gives him his weight, the weight of his sinthome that makes it possible for him to believe in her.
The truth of a man is his woman, but this is not reciprocal in relation to women. The greater freedom that they have in respect to the semblant makes it possible that in certain cases, not all, they may give weight to a man who does not even have any. Hence the ravage as a perspective on what a man may come to be for a woman.
So we see that the Procrustean bed that a man may propose as ideal for a woman, and to which she consents in order to make herself loved and desired, has its counterpart. Women's freedom in relation to the semblant renders a man the ideal incubus of a woman, his word thus receiving all its weight.
A man believes in a woman, she is his truth. A woman is created by a man, although not only by him, she takes his semblants, certainly borrowed. But none of this ensures that a man-woman relation can be inscribed.
To play the man is to give signs to the woman that she is it. The courtship proper to nature is situated from the beginning in the dimension of the semblant. However, unlike animal species in which the moves are strictly regulated, courtship for the speaking being can have its stumbling blocks which can sometimes contradict it with passages to the act that are not so courteous when the semblant is traversed. Lacan uses rape as an example of this. He also speaks of passion, a staged semblant, an acting-out according to Lacan, saying nothing about its subsequent effect between a man and a woman.
J.-A. Miller points out that in the sexual order it is not enough to be, it is also necessary to seem to be. This conditions not only the way in which being is introduced, through which semblants he introduces himself to the other, but also the effects that the relation with the phallic semblant has on each of them.
The man remains a slave to the semblant that sustains "every man" [6] under the regime of the phallus. The woman, on the contrary, closer to the real, "not-all" in this semblant, objects to the universal of the phallic signifier and this determines her particular treatment of the semblant. It is the conditions of jouissance that fix the woman in the position of being the truth of a man. Feminine jouissance produces an opening of the set but which at the same time closes it up. Not all in the phallus, but not outside it either.
We conclude then with a paradox of structure: the phallus as signifier of jouissance, semblant of sexual enjoyment and the very matrix of all signification, occupies the place of the impossibility to symbolize the relation between the sexes.
3. The partenaire-sinthome
The positivisation of jouissance leads Lacan, as J.-A. Miller has shown in his Course [7], to his development on the sinthome.
The modes of jouissance of speaking beings determine their distribution in sexuated positions and the nuances of the intertwinings between love, desire and jouissance. The partenaire-symptom is a way of situating the partenaire in terms of jouissance and this leads to a novel analysis of love life.
In Seminar XXIII Lacan states that for every man a woman is a sinthome. In contrast, for women it is necessary to find another name to say what a man is for a woman: he can be an affliction worse than a sinthome, even a ravage. If there is no universal sinthome for both sexes, the non-equivalence leads him to specify the sinthome in question, to capture its singularity.
This clarifies the paradox noted by Lacan "there are sexual relations but there is no rapport". There is a relation to the sinthome: in so far as the relation with the other sex is supported by the sinthome, but there is no rapport, proportion, there is no sexual equivalence.
What makes two subjects become a couple? Jouissance itself, the jouissance of the One, given its autoerotic status, makes the lovers solitary. The body of the Other, of his or her partenaire, becomes unreachable. The man is left alone with his organ; the woman, with her jouissance. Castration provides the possibility of an encounter in the measure that the autistic jouissance becomes lost and is found again in the partenaire in the form of the object a, surplus-jouissance, a semblant no longer universal but singular. In this way, castration obliges us to find the complement of jouissance in the Other that takes part of this jouissance and gives it the signification of castration. The truth of castration is that in order to enjoy one has to pass through the Other and cede to it a part of jouissance. Thus, the object a is the partenaire at the level of jouissance.
In as much as the subject is tied to a partenaire, she or he can incarnate his or her symptom, since she or he becomes the envelope of the object a. The fundamental partenaire for both sexes is finally the one who can become his or her symptom, even when for a woman a man is a ravage.
To Conclude
We can distinguish three logical times in Lacan's teaching concerning the relation between a man and a woman, in which semblants intervene in different ways.
1) There is relation, relation between the sexes. The signifier of the phallus, in so far as it responds to the negativity of desire and is articulated to castration, is a semblant that orders the relation between the sexes.
2) There is no relation, sexual relation. The phallus as semblant, signifier of jouissance, effectively correlative to the positivity of jouissance, functions as an obstacle to sexual enjoyment. There is no inscription of the sexual relation.
3) "There are sexual relations but there is no rapport", as Lacan says in Seminar XXIII. The sinthome allows a relation with the other sex, even if the inscription of the sexual relation is impossible. We thus move from semblants to sinthome.
In the circulation of the waters and in "the interplay of bank and waters" [8] appreciated by Tristan l’Hermite, rainbows unfold themselves in the light of day. Above them different species of butterflies fly over, populating the Iguazu Falls with a multitude of colours. Butterflies that make us dream or, as in the apologue of Chuang-tsu, turn us into a dream. And among dreams of butterflies, in the brief instant the rainbow lasts, in the contingency of this instant, Taroba and Naipi meet each other again, this time to show that a dream is never just a dream.
Translated from the Spanish by Florencia F.C. Shanahan
Notes
1- 'The Devil's Throat': an enormous cataract in the Iguazu Falls. [TN]
2- Jacques Lacan, The Seminar of Jacques Lacan, Book III, "The Psychoses", de. By Jacques-Alain Miller. Routledge, London, 1993, p 319.
3- In Spanish 'parecer': also 'look like', 'resemble'. [TN]
4- 'Psyche surprises Love'. In Italian in the original. [TN]
5- In English in the original. [TN]
6- "Todo hombre": also "all men". [TN]
7- Jacques-Alain Miller, L’orientation lacanienne, « Choses de finesse en psychanalyse », 2008/09, unpublished.
8- Jacques Lacan, Ecrits: The First Complete Edition in English, Trans. B.Fink, p 570.
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