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NLS-Messager 665

VIII CONGRÈS NLS - VERS GENÈVE 4

VERS GENÈVE 4

Semblants et sinthome dans les «Trois directions de développement » chez Freud
Adrian Price

Le titre du prochain congrès de la NLS, Fille, Mère, Femme au XXIème siècle, donne une lecture possible du congrès de l’AMP, Semblants et sinthome – semblants au pluriel et sinthome au singulier. L’inverse est aussi vrai. Il s’agira ici de mettre en valeur les semblants et le sinthome en se rapportant au matériel sur lequel vous avez travaillé cette année à la lumière d’une sélection des articles du dernier volume de Scilicet.
Le Cours de Jacques Alain Miller de 1991-1992, De la nature des semblants, est l’une des principales références du matériel préparatoire au congrès. Il apparaît de manière proéminente dans les articles du volume de Scilicet et par chance, c’est un Cours qui, bien qu’inédit dans son entièreté en français, a pu nous être accessible en partie en anglais grâce aux rédacteurs-en-chefs successifs des Psychoanalytic Notebooks. Le numéro 3 [1] propose une conférence sur les femmes et le semblant que Miller a présentée à Buenos Aires en mars 1992, c’est-à-dire entre la seconde et la troisième partie de son Cours ; le numéro 15 inclut le « Commentaire sur le Séminaire inexistant » qui représentent la première et la deuxième leçon [2] ; enfin, le récent numéro 20 comprend une traduction de la leçon du 20 mai 1992 [3]. La deuxième partie du Cours traite en longueur de la question de la différence sexuelle et des relations entre les sexes, avec une insistance particulière sur la partie représentant le versant féminin du tableau de la sexuation. Je vais donc utiliser ces textes comme support de travail.
Pour reprendre les trois termes du titre du congrès de la NLS, Mère, fille, femme,ils ne sont bien entendu pas à considérer sur le même plan. Ils sont d’une certaine façon décalés les uns par rapport aux autres, de la même manière que Lacan écrit Inhibition, Symptôme, Angoisse, sur une ligne décalée, en fonction des degrés de difficulté et de mouvement qu’ils représentent pour le sujet. Dans chacun de ces trois termes de Mère, fille, femme – à entendre comme des positions subjectives –quelque chose de ce décalage se retrouve dans la variation des degrés de mouvement et de difficulté qu’ils impliquent. Pourtant ces termes ne sont pas seulement des positions subjectives, ils sont aussi des semblants. Mère, Fille, et femme sont autant des semblants pour le sujet féminin que le sujet masculin. Ainsi, les échanges dans les rapports deviennent soudainement plus complexes, bien plus complexes qu’une simple succession décalée. Jusqu’à quel point la mère est-elle un semblant pour son enfant ? Est ce que la femme devenue mère revêtit un nouveau semblant pour son partenaire ? Qu’est-ce que le make-believe de l’enfance indique aux parents ? Qu’en est-il du semblant que l’Autre femme représente pour le sujet hystérique ? Ce qui s’y tisse du semblant est complexe et variable. C’est la trame d’un réseau social, mais le réel n’est jamais loin. Comment l’arrivée d’un nouveau-né va-t–il être négocié par chacun des membres de la famille ? Dans le cas d’une enfant de sexe féminin, une myriade de semblants peuvent être mobilisés pour l’accueillir en tant que fille, femme, ou sœur, et inversement, il se peut que l’accès à l’un de ces semblants soit problématisé par un « refus primordial ».

L’écart entre daughter et girl [4] autrement dit, entre un terme qui désigne une relation strictement filiale entre le sujet et le parent ou les parents (une structure de parenté pour reprendre le vocabulaire lévi-straussien), et un autre terme qui est déterminé par l’âge, de façon moins serrée, – devra être extrait avec précaution dans les contributions de nos collègues francophones, où ces deux notions sont véhiculées par le même signifiant – fille.
Quand le privilège est donné à la signification liée à l’âge, on peut se référer à toute l’imagination anglaise sur l’enfance, à laquelle Lacan fait référence en passant dans le Séminaire VII [5]. La vision romantique de l’enfant, qui surgit à l’époque de la révolution industrielle, ne possède pas ou peu d’équivalent avec ce qui précède, ni d’ailleurs avec les autres cultures européennes contemporaines de son époque. L’apparition du personnage d’Alice chez Lewis Caroll, une génération plus tard, n’est pas envisageable sans le changement de statut donné à l’enfant. Mais déjà, Alice marque avec son ironie post-romantique avérée une modification décidée par rapport à cette nouvelle époque.
L’une des figures étonnante de semblant féminin produite par l’ère moderne, est incarnée par le personnage de Lolita dans Nabokov qui, à beaucoup d’égards, illustre l’envers de l’enfant dans l’imagination romantique.
Les identifications déjà anciennes allant de « la fille du coin » à « la fille branchée», de la « nunuche» au « garçon manqué », se sont massivement déployées et de manière codifiée pendant ces trois dernières décennies. Les identifications de la fin du vingtième siècle portées par les grandes ados et les filles dans leur vingtaine – allant des stéréotypes démographiques de la « valley girl » [6] des milieux aisés, à la « riot grrl» [7] portée par la contre culture – ont, elles aussi, subies des mutations à l’ère de l’internet en ce début de 21e siècle en devenant des tribus communautaires telles que les SuicideGirls, ou les fans de cosplaying [8], Shojo et Bishojo au Japon. Alors que ces groupes d’identifications obscurcissent autant qu’indiquent la position du sujet féminin, ils signalent bien un changement culturel inédit et une nouvelle promotion des semblants de « girlishness », contrastant avec les semblants de la maternité ou de la mascarade féminine des générations passées. Cette promotion va de pair avec l’énormité de la figure introduite par la Lolita de Nabokov dans les années ’50.
Le terme de Nymphette –de nos jours de monnaie courante – était un néologisme lorsque Nabokov l’écrivit en 1955. Il fut choisi pour désigner une certaine nature démoniaque des jeunes adolescentes aux yeux de ce que Nabokov spécifie comme des voyageurs d’au moins le double de leur âge, « certain travellers, twice or any times older than they ». Dans son article sur Lolita dans le volume de Silicet, Dora Pertessi se rapporte à la lecture qu’en fait Lacan dans la leçon du 24 juin 1959, l’avant dernière leçon du Séminaire VI. Lacan remarque que le roman est « marqué du sceau de notre époque contemporaine ».Il se peut, dit Lacan, qu’il y ait mieux sur le plan théorique, mais Lolita « est tout de même une production assez exemplaire ».Dora Petressi montre comment Lacan souligne la fonction de i(a), la forme imaginaire donnée à l’objet cause du désir, l’un des premiers ancêtres dans l’algèbre lacanienne du semblant qui apparaîtra dans les années soixante-dix. Ici, à propos de Lolita, Lacan souligne la « fonction symbolique de l’image » dans le récit du héros. Il s’agit de localiser une disjonction qui ne se situe plus entre S d’un côté et I de l’autre, avec R entre parenthèses, mais bien plutôt entre, d’un coté S et I associés, et de l’autre R restant disjoint [9]. D’ailleurs, l’image narcissique qui enveloppe le a subit une étonnante métamorphose quand elle surgit telle « un petit hermaphrodite velu, un parfait inconnu » [10] qui réveille le héros qui rêve, annonçant la seconde partie du roman.
Ce contraste entre le semblant et le réel qu’il recouvre autorise Lacan à procéder à ce qu’il considère comme la leçon la plus importante à tirer du roman, celle du contraste entre les deux désirs en question dans les deux parties du roman : le premier névrotique – « le caractère étincelant du désir tant qu’il est médité, tant qu’il occupe quelques trente années de la vie du sujet » – et le second pervers, un désir qui connaît une – « prodigieuse déchéance dans une réalité enlisée ». Lorsque le héros Humbert se trouve dédoublé, dépassé, trompé par Clare Quilty, le désir surgit comme ne pouvant « vivre que dans un autre, et là où il est littéralement impénétrable et tout à fait inconnu. » Quand il se résout finalement à tuer Quilty, dans une exécution pénible, maladroite et comique – connotations que Lacan sait relever, ayant analysé le duel d’escrime d’Hamlet dans le même Séminaire – les coups du revolver d’Humbert font grelotter sa victime, « as if I were tickling him. » [11] Il continue « in distress, in dismay, I understood that far from killing him I was injecting spurts of energy into the poor fellow, as if the bullets had been capsules wherein a heady elixir danced. » Même dans la mort, l’autre qui représente le double du sujet – ici, c’est le semblant comme semblable que Lacan élaborera bien plus tard dans « L’étourdit » – incarne toute la jouissance bannie, interdite par son désir névrotique.
Par ailleurs, dans ce que nous en dit Dora Petressi, Lolita n’est, par essence, rien de plus qu’un « fantasme de “capricieuse nymphette” auquel Humbert reste fixé », un semblant qui « dévoile en outre sa position de jouissance ».
On pourrait croire qu’il n’y a rien à apprendre sur le rapport du sujet féminin au semblant, à entendre comme son rapport subjectif. D’ailleurs, on se souviendra des propos de Miller en ouvrant sa conférence « Des semblants dans la relation entre les sexes », selon lesquels les hommes sont peut-être plus captifs des semblants que les femmes, tandis que les femmes sont peut-être plus proches du réel, de telle sorte qu’à parler des femmes et des semblants, ce sont les hommes qui sont à la place du semblant. [12] Certes, c’est ce qui est lisible dans la relation entre Humbert et Quilty. Mais ne devrions nous pas mettre en pratique ce dont Lacan nous avertit en 1958 en référence à la prise imaginaire du symbole au semblant, à savoir : les « images et symboles chez la femme ne sauraient être isolés des images et des symboles de la femme ». [13] N’y a-t-il pas quelque chose dans la figure de Lolita qui serait l’équivalent de ce que Lacan perçoit chez l’Alice de Lewis Caroll, c’est-à-dire : « la portée d’objet absolu que peut prendre la petite fille […] parce qu’elle incarne une entité négative, qui porte un nom que je n’ai pas à prononcer ici… – Lacan parlait à la radio – …si je ne veux pas embarquer mes auditeurs dans les confusions ordinaires. » [14] Cette entité négative est, bien entendu, exactement la même qu’il avait déjà indiquée sous les jupes de « l’Infanta Margarita » – Margarita Teresa – sur la toile de Vélasquez, Las Meninas, dans sa leçon du 25 mai 1966. Lacan attire l’attention sur ce personnage central du tableau, la jeune enfante « éclairée » par Vélasquez, son modèle préféré, qu’il peignit à plusieurs reprises. Plus que l’enfant elle-même, c’est l’objet caché sur quoi il attire notre attention. Lacan l’épingle d’un « nom qui reste valable dans notre registre structural, et qui s’appelle la fente ». Il procède à la définition de cet objet en tant que « quelque chose qui est fait de l’autre, de cette vision aveugle qui est celle de l’autre, en tant qu’elle supporte cet autre objet. » Mais au-delà d’un trope visuel, une dynamique scopique, Lacan pose la question : « Cet objet central, la fente, la petite fille, le girl en tant que phallus qui est ce signe […] que tout à l’heure je vous ai désigné comme la fente, qu’en est-il de cet objet ? Est-il l’objet du peintre ou, dans ce couple royal dont nous savons la configuration dramatique, [l’objet du] roi veuf, qui épouse sa nièce ? [Et dont] tout le monde s’esbaudit – vingt-cinq ans de différence ! » .
Lacan est ainsi appelé à regarder au-delà du jeu complexe du regard dans l’image, avec ses multiples effets de miroirs et miroitements – pour rappeler ce à quoi Vélasquez était sensible dans ce milieu étrange – le famulus bizarre qu’était la cour royale dans la moitié du dix-septième siècle espagnole, et par anticipation, le mariage, qui eut lieu une décennie après le tableau. C’était un mariage arrangé, heureux malgré tout, tout du moins jusqu’aux grossesses de Maria Teresa, assombries par les fausses couches et la maladie, qui la firent succomber à l’âge de vingt et un ans. Lacan dit qu’un intervalle de vingt-cinq ans dans un couple convient bien, sauf lorsque l’époux n’a que quarante ans.
Ce que je souhaite souligner ici, c’est que l’éclairage sur l’ « entité négative », sur la fente, est une indication sur un semblant qui devra être subjectivement négocié par le sujet féminin, et qui ne peut pas simplement se réduire au regard dans lequel elle est prise. Ceci tombe du côté de l’être plutôt que du côté de l’avoir, et pourtant, en tombant de ce côté, se confronte encore à un ou bien/ou bien qui cette fois penchera vers ce que Lacan dans son « Congrès sur la sexualité féminine » appelle une pure absence, plutôt que vers une pure sensibilité. Ainsi s’ouvre ce que Lacan va épingler avec une étrange formule – un hapax dans son enseignement – le « narcissisme du désir ». [15]
Le sujet femme, confrontée au semblant de la fillette, que ce soit la Lolita de Nabokov, l’Alice de Lewis Caroll, ou l’infanta Margarita de Vélasquez, aura a trouvé dans le caprice du phallus que le semblant invoque, ce sur quoi construire sa position avec plus ou moins de duplicité.

Dans les « Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine», Lacan soulève la question du degré de cette duplicité et de sa possible réduction à néant. La question fait dériver notre attention vers le lien filial tel qu’il est évoqué par le terme de daughter, nous ramenant concrètement vers le premier terme du titre anglais du Congrès de la NLS.
Lacan jette des doutes sur la supposée transition naturelle de la fille à la femme décrite dans la transition de l’attachement de la fille à son père vers l’attachement d’une femme à son homme. Il y a un adage anglais qui s’oppose à cette transition : « un fils est un fils jusqu’à ce qu’il se trouve une femme, mais une fille reste une fille toute sa vie ». [16] La pensée freudienne veut, bien entendu, que le fils ne fasse que remplacer la mère par une autre femme, et que, tout du moins dans le premier couple qu’il forme avec une femme, il y joue le fils [17]. Mais il y a dans ce proverbe un fort écho de la position freudienne sur l’issue dissymétrique du complexe de castration dans les deux sexes. « Ce serait bien sûr une solution d’une simplicité idéale, si nous pouvions supposer qu’à partir d’un âge déterminé l’influence élémentaire de l’attirance des sexes opposés se fait sentir et pousse la petite femme vers l’homme […] Mais les choses ne seront pas si faciles pour nous ». [18] Voilà Freud en 1933. Deux ans auparavant, il avait formellement rejeté la notion de « complexe d’Électre » chez la fille comme miroir du complexe d’Oedipe qui restaurerait de la symétrie à ce tableau [19], et déjà nous y voyons un présage clair de la doctrine lacanienne où les deux sexes ont à se positionner face aux mêmes données, notamment le signifiant du phallus.
Non, il n’ait pas question de his ou hers dans l’affaire. Pas de « chacun son » tel que Lacan le dit en ironisant sur la concession de Jones aux féministes britanniques. [20] Le brin de vérité dans le proverbe est à trouver du côté de la position féminine. Dans les termes freudiens, le sujet féminin, confronté à la castration pas en tant que perspective mais comme fait, peut s’orienter selon « trois directions de développement » :
1. Se détourner de la sexualité.
2. Une accentuation insolente de sa masculinité.
3. Le chemin complexe qui mène au père et à la forme féminine du complexe d’Oedipe, et en dernier lieu à la soi-disant « féminité définitive ». [21]
La troisième voie, que Freud prétend être la moins pathologique, reste néanmoins exposée « à la perturbation résultante des séquelles de la période masculine antérieure ». [22] Dans ces trois voies de développement, la girl se situe clairement dans la position de daughter dans le sens de celle qui est aux prises avec ce qui lui est transmis par un seul ou les deux de ses parents. Si une fille est une « fille toute sa vie », c’est un résultat de l’influence massive de ces « séquelles ». Reprenons ces trois directions de développement :

1. Freud qualifie la première direction de direction névrotique. Elle est marquée par la grande déception du sujet à l’égard de la mère phallique qui est en fin de compte châtrée et de ce fait mise à l’écart. [23] Freud ajoute que, plus tard dans la vie, un sujet féminin qui a suivi cette voie peut reprendre le rôle de la mère destituée, et choisir comme objet un partenaire qui lui rappelle quelque chose de l’enfant qu’elle était, se battant pour surmonter ses envies masturbatoires. Cela rend compte d’un certain type de choix d’objet où les traits de l’homme ne sont pas le grand Phi de la castration, mais une faiblesse, une infirmité, une dépendance, ou une délinquance particulière. Bien que cette voie dépasse le champ de la névrose hystérique, quelque chose du choix hystérique de l’homme de paille, ou du maître impuissant, semblants qui se réfèrent davantage au moins phi de la castration, s’indique. Ces semblants servent à faire croire que l’homme est tout aussi affligé, compromis, déficient qu’elle se perçoit elle-même.
En dernier lieu cependant, si la position de la fille est prolongée indéfiniment dans cette voie de développement, elle est moins la fille du père, que la fillede la mère, dans le sens où c’est la mère qui constitue le partenaire.En reprenant le vocabulaire des analystes féminins de son cercle, Freud fait allusion à une relation préœdipienne avec la mère qui a de forts accents de haine et de ressentiment. [24] Sous l’influence de Ruth Mack Brunswick, Freud fut conduit à interpréter la colère et l’angoisse présentes dans la relation mère-fille, à un niveau sadique-anal. [25] C’est l’une des parties les moins convaincantes de l’article de Freud. Le terme lacanien de « ravage » semble être bien plus adéquat ici, tel que Lacan l’énonce : « A ce titre l’élucubration freudienne du complexe de l’Œdipe, qui y fait la femme poisson dans l’eau, de ce que la castration soit chez elle de départ (Freud dixit), contraste douloureusement avec le fait du ravage qu’est chez la femme, pour la plupart, le rapport à sa mère, d’où elle semble bien attendre comme femme plus de substance que de son père, - ce qui ne va pas avec lui étant second, dans ce ravage ». [26] La mère fournit ainsi le modèle du partenaire ravageant, c’est-à-dire un partenaire avec qui les semblants ne sont pas facilement mobilisables pour tempérer le réel.
2. Alors que la première position est caractérisée par un refus de la sexualité, la seconde position est une insistance particulière sur la masculinité. Freud introduit cette direction de développement pour rendre compte de l’homosexualité féminine, citant l’identification à la mère phallique ou au père. C’est la voie que Freud a passé le moins de temps à élaborer, mais du point de vue lacanien, il s’agit d’en rendre compte par le fait que ce que Freud manque à inclure dans cette voie, c’est le chapitre sur la maternité, supposant que celle-ci conduisait sur la voie de la « féminité définitive». En effet, c’est un chapitre qui est étonnamment absent de l’article de 1931. Mais en 1933, à nouveau sous l’influence de ses collègues féminines, Freud promeut le passage allant de l’espoir de posséder un pénis au désir d’enfant du père comme un souhait féminin par excellence. Freud admet cependant que « l’ancien désir masculin de possession du pénis transparaît encore à travers la féminité accomplie ». [27] Il est vrai que Freud, dans ces Conférences d’introduction destinées à un large public, introduit des lignes de démarcation entre le normal et le pathologique, des distinctions qu’il dédaigne par ailleurs. En effet, il n’a aucune raison d’inclure la maternité dans une catégorie qui serait anormale. La distinction lacanienne en revanche, ayant abandonnée les catégories du normal et du pathologique en faveur de la logique de sexuation, a du mal à inclure la position maternelle du côté féminin du tableau.
La maternité, d’un point de vue lacanien, n’illustre d’aucune façon la soi-disant « féminité définitive ». Giovanna di Giovanni, dans le volume de Scilicet, étudie en détail la position maternelle dans un article qui porte le titre d’ « Hystérie ». En fin de compte, elle ne traite pas tant que cela de la question de l’hystérie, mais elle débute son article en se posant la question de l’accomplissement de la féminité par la maternité tel que c’est défendu dans certains milieux analytiques. Elle remarque comment la figure de la mère constituait pour Dora un point de mystère, telle La Madone de Dresde peinte par Raphaël, fascinante pour Dora. Une image qui soutenait une identification au moment où elle s’ouvrait à une relation amoureuse. Dans ce cas, la mère est un semblant, venant répondre à une aporie en référence à la sexuation qu’elle recouvre. Giovanna di Giovanni continue à rappeler la position lacanienne selon laquelle une femme, confrontée à la jouissance qui la rend absente à elle-même, absente comme sujet « trouve le bouchon de cette jouissance […] dans ce a que sera son enfant. » [28] Ce bouchonnage de jouissance est une solution du côté de l’avoir. En effet, tel que Giovanna di Giovanni l’écrit dans sa conclusion, « la problématique hystérique face à la maternité exemplifie comment l’identification n’est pas sans présenter une certaine difficulté pour la femme en quête de son être, soit de savoir qui elle est, elle ». En d’autres termes, l’avoir représente une difficulté pour sa position d’être.
Dans De la nature des semblants, Miller affirme que « Le vrai, dans le sens de Lacan, chez une femme, se mesure à sa distance subjective de la position de la mère. » [29] L’enfant est à situer parmi la série d’objets que le sujet féminin peut utiliser comme suppléments « rencontrés ou inventés » pour faire avec le moins dont elle se sent marquée. [30]
Ces « bouchons » de jouissance privilégient le registre du « don et de l’obtention », plus souvent associés à la pathologie masculine. Miller alimente cette série d’objets en y ajoutant la figure de la bourgeoise que Lacan examine dans L’étourdit et Encore. [31] Tant qu’elle tient les cordons de la bourse, « c’est lui qui l’est, à la botte, pas elle ». Elle fait tourner la baraque. Et en faisant tourner la baraque, elle « a divers modes de l’aborder, ce phallus, et de se le garder. » Lacan utilise la bourgeoise comme exemple de sujet féminin se sentant chez elle du côté masculin du tableau de la sexuation. Elle tient les cordons de la bourse, elle fait tourner la baraque, il ne reste qu’à ajouter : elle porte la culotte.
Ana Lydia Santiago, dans son article « Postiche », cite également « Sur les semblants dans ses rapports entre les sexes » de J.-A. Miller, pour examiner la femme à postiche. [32] La femme à postiche est une autre version du sujet féminin qui procure pour soi-même, « artificiellement », ce dont elle manque, à condition qu’elle l’obtienne d’un homme. Dans son article, Miller cherche à éclairer le terme ambigu de « femme phallique ». Nous n’avons pas à faire à la femme qui est le phallus, celle qui opère avec son ne pas l’avoir, mais là encore avec le sujet qui cache son « manque-à-avoir » en « paradant » comme propriétaire du phallus, au dépens de l’homme qui est dénoncé comme castré. Ce partenaire n’est pas à confondre avec l’homme rencontré dans la première direction de développement chez Freud et dont la nature compromise attise l’identification. Non, ici « ce n’est pas peu de fois qu’elle se complète ainsi avec un homme, dans l’ombre duquel elle se maintient », son but essentiel étant de forcer le respect.
Dans le texte du volume de Scilicet, « Répartitoire sexuel », Ernesto Sinatra nous dépeint le portrait d’une bourgeoise contemporaine, ou d’une variante de la femme à postiche, sous la forme de La patronne. Il décrit La patronne comme une sorte d’épouse-mère, choisie par certains hommes dont la tendance est de passer leur soirée loin du foyer, dans des bars et des cabarets nocturnes, la laissant organiser leur vie. Lorsque ces femmes se manifestent dans la sphère publique de responsabilité professionnelle, l’auteur remarque, elles sont souvent poussées à se plaindre des hommes, qui filent doux au moindre tintement de clé de voiture ou de maison. La femme en tant que celle qui possède, trouve un nouvel homologue, selon Ernesto Sinatra, dans l’homme timide, asocial, qui s’offre à une certaine objectivation, celui qui présente une certaine aptitude à s’acquitter du travail plutôt que de s’y appliquer, celui qui a un poil dans la main.
Néanmoins, Sinatra conclut que La patronne moderne brandissant ses clés de voiture est vraisemblablement l’autre face de la bourgeoise brandissant son rouleau à pâtisserie, et malgré « la plasticité des semblants », au niveau du sinthome, « la forme fétichiste de l’amour continue de régir la jouissance de la position masculine, de même que la forme érotomaniaque gouverne la jouissance féminine ». Ces positions que nous avons énumérées sont un rappel opportun : la position maternelle, la bourgeoise, la « femme à postiche » et La patronne ne condamnent pas le sujet féminin à circuler seulement du côté masculin du tableau de la sexuation. Ce que Freud nomme les « directions de développement » ne sont pas des stades de développement, mais des semblants, la femme peut s’y mouvoir et s’y retirer, en fonction de son rapport à la sexuation, et au partenaire-symptôme qu’elle va construire.

3. Alors que le trajet qui débouche dans le complexe d’Œdipe, via le complexe de castration, est défini comme compliqué, dès 1924, Freud considère la sortie du complexe d’Œdipe comme étant « bien plus univoque que celui du petit porteur du pénis ». [33] C’est la version « poisson dans l’eau » que Lacan remet en question. Il y a deux objections à ce que Freud décrit. Elles ont déjà été abordées ci-dessus. Premièrement, la fille ne se sent pas comme un poisson dans l’eau dans son lien à son père, tout simplement parce qu’elle attend toujours quelque chose de la mère, en substance, et cette attente contrariée a des effets ravageants. Freud remarque en second lieu que plus le père émerge comme objet, plus elle s’accroche à sa position de fille, et non de femme face à un homme: « vous devez en effet savoir que le nombre de femmes qui restent, jusqu’à une époque avancée, dans la tendre dépendance de l’objet paternel, et même du père réel, est très grand. » [34] Pour employer une autre maxime anglaise, non seulement elle ne s’y sent pas comme un poisson dans l’eau mais elle se sent avec l’homme comme un poisson sur un vélo. [35]
Dans la première des questions qui clôturent ses « Propos directifs… » Lacan se demande : « Pourquoi le mythe analytique fait-il défaut concernant l’interdit de l’inceste entre le père et la fille ? » Encore une fois, notre époque contemporaine témoigne d’une réponse particulière à cette question, dans des figures telles que Lot’s Daughters de Robert Polhemus. [36] Polhemus prend ses repères sur le patriarche biblique qui, ayant quitté sa ville avec ses deux filles, est séduit par chacune d’elles après qu’on lui ait servi du vin. [37] À travers les siècles, ce conte a été la cause d’une grande perplexité, non des moindres pour Luther qui déversa de l’encre à ce propos. Le livre de Polhemus est divertissant et provocant, il saute d’un exemple à l’autre et se permet toutes les conjectures, allusions et juxtapositions sauvages. Alors qu’il est difficile de voir de quelle manière le « complexe de Lot » qu’il postule serait en effet complexe, son étude a le mérite de mettre l’accent sur une forme de perplexité contemporaine face à la question de la prohibition de l’inceste entre père et fille. En reprenant les rebondissements de la saga Woody Allen-Mia Farrow et du mariage d’Allen avec sa fille adoptive Soon-Yi, et pour prendre le pouls sur la question dans notre société contemporaine, les réactions diverses que ce couple très médiatique a provoqué chez les commentateurs et les autorités ces dernières années nous y sont présentées stoïquement, avec peu de moralisme.
Le premier préjugé à dissiper lorsqu’on poursuit cette direction dans l’enquête, c’est celle selon laquelle l’objet paternel auquel le sujet féminin peut être attaché serait en quelque sorte connoté d’un choix cynique de sa part. En l’absence d’un trait évident qui ferait le lien entre l’objet paternel et son propre père – au sens du passage du père comme objet d’amour à l’homme qui isolerait un des traits du père – les commentateurs tiennent souvent à souligner un certain nombre d’attractions tel que la puissance, l’argent, la maturité. Pourtant, si on donne un exemple d’autorité ferme, on trouvera par ailleurs d’innombrables exemples de chiffes molles pour contredire la règle ; pour chaque exemple de gentils et généreux papas-gâteau, il existe une flopée de solides radins qui préfèrent partager l’addition ; à chaque parangon d’urbanité, répond un troupeau de bouffons lourdingues. De toute évidence, le trait en tant que tel arrive en second lieu par rapport au fait que l’objet parental est tout simplement un mâle avec une descendance, qu’il soit le géniteur, le père non attendu, le père non-parental, au fond, indépendamment de la qualité du lien parental qu’il maintient avec ses propres enfants.
La deuxième question, comme préjugé potentiel, et peut-être celui de Freud lui-même, est de savoir si l’objet paternel n’est pas un partenaire tout aussi légitime pour une femme que l’homme de sa propre génération. Après tout, l’attachement tendre à l’objet parental semble se baser sur le semblant qui opère pour tenir à distance le ravage qu’un homme peut présenter pour une femme. Souvenez-vous ce que Lacan rappelle dans le Séminaire XXIII : alors qu’une femme est un sinthome pour un homme, un autre nom doit être trouvé pour ce qu’est un homme pour une femme, parce que le sinthome implique une non-équivalence : Lacan le nomme « une affliction pire qu’un sinthome […] un ravage même ». [38] Dès lors, quand un sujet féminin réussit à se forger un partenaire-symptôme, on ne doit pas toujours s’attendre à ce que ce partenaire soit un homme, au sens où Freud le propose comme quelque chose de quasi-automatique. L’objet parental, ne propose-t-il pas un partenaire symptôme en tant que « partenaire comme moyen de jouissance » définit par Maria Cecília Galletti Feretti dans son article du volume Scilicet ? Après tout, « l’objet a y occupe sa place de cause de désir, à distance du ravage de la jouissance ». La question reste ouverte, tout comme elle l’est restée pour Lacan en 1971 se référant à l’hystérique qui fournit l’illustration la plus classique du lien le plus tendre, le plus durable à l’objet paternel ou au père: « L’hystérique, dit Lacan, n’est pas une femme. Il s’agit de savoir si la psychanalyse telle que je la définis donne accès à une femme, ou si, qu’une femme advienne, c’est affaire de doxa, comme la vertu l’était au dire de gens qui dialoguèrent dans le Ménon – ce qui ne s’enseigne pas. » [39]
L’article de Maria Cecília Galletti Feretti recèle un certain nombre d’éléments qui nous permettent d’approfondir notre compréhension du partenaire-symptôme et de ses rapports au semblant. Prenons comme exemple la citation qu’elle extrait d’Encore : « la jouissance ne s’interpelle, ne s’évoque, ne se traque, ne s’élabore qu’à partir d’un semblant ». [40] Cela implique le discours, les quatre discours, et le discours de l’analyste en particulier, comme des façons d’interpeller, évoquer, traquer, et élaborer la jouissance du partenaire-symptôme. Les réactions diverses à la saga Woody-Soon Yi, où Allen joue Leopold I auprès de l’Infanta Margarita Soon-Yi, montre que le sens est impuissant à interpréter la jouissance en jeu. Dans de tels cas, le discours analytique ne sert pas à déchiffrer, mais, comme Lacan le dit dans le passage cité by Galletti Feretti, à permettre à ce que la jouissance « s’avoue, et justement en ceci qu’elle peut être inavouable ».

Pour conclure, je souhaiterais me référer au texte de Dominique Laurent « Femme », le seul des textes du volume de Scilicet qui a été traduit en anglais. Comme Giovanna di Giovanni, D. Laurent débute son article par une considération sur la position maternelle. Et comme Miller dans « Des semblants dans la relation entre les sexes » elle souligne la distance entre la « femme » et la « mère ». La mère est certaine, la femme varie. La mère a. La femme n’a pas et fait avec son manque.
L’autre partie de son texte repose sur le « ne pas avoir » pour jeter un vent nouveau sur le penisneid freudien annoncé dès la première phrase de son texte. Avec ces considérations, les « directions » complexes de développement deviennent les « chicanes » de Lacan [41]. Le chemin suit une route sinueuse et parfois abrupte. Mais la chicane en français se réfère aussi à la chamaille, au chipotage. Lacan qualifie la chicane en question de logique.
Il y a une phrase en particulier dans cet article de D. Laurent qui me frappe, pour avoir gardé sa fraîcheur malgré de multiples relectures . C’est une phrase dont on peut suivre la progression à travers de nombreux textes de D. Laurent ces dix dernières années – j’ai moi-même eu l’occasion de la traduire dans trois différents articles [42] – à chaque fois avec une légère modification. Dans le plus récent des articles, elle se lit comme suit :
« Dans la relation sexuelle, elle veut certes l’organe, mais bien plus, elle veut le phallus comme signifiant du désir, du désir que celui qui parle, son homme, dise son être et vienne chiffrer sa jouissance à elle ».
En dépliant cette phrase, on peut extraire les cinq points suivants:
1. « … elle veut certes l’organe, mais ». Le Penisneid est réduit ici à sa juste place. Oui, il existe. Oui, il est considérable. Mais il faut entendre le neid de l’envie, et non pas l’Eifersucht de la jalousie. Il provient de la position de ne pas-avoir, et non pas de la position d’avoir. Dans ce sens, l’envie propre à la femme doit être distinguée de la passion de la jalousie propre à l’hystérique. L’objet d’envie est en fin de compte un objet intangible, peut-être même de faible usage, et en tout cas, étranger. Par contre, la jalousie surgit quand le sujet risque de perdre ce qu’il a pour l’autre : l’objet en question est familier, et précieux, ce qui nous ramène à la logique de l’« obtention », qui caractérise la bourgeoise, la femme à postiche, etc…
2. « …bien plus, elle veut le phallus comme signifiant du désir… » L’objet de l’envie, étant étranger, fondamentalement étranger et inaccessible, peut se transformer. D. Laurent nous montre que c’est moins une question de penisneid, que de phallus-neid. L’objet qui signifierait l’existence même du désir en tant que tel. Gerardo Réquiz explore aussi cette question dans son article « Phallus ». Il s’avère clair que la femme est tout à fait consciente de la différence entre pénis et phallus dans l’usage qu’elle fait du phallus comme semblant dans la mascarade.
3. « …du désir que celui qui parle, son homme, dise… ». Ici, l’objet en tant que tel a pris la forme d’une parole. Ou bien plutôt, pour rendre l’objet présent, pour qu’il soit reconnu comme objet, il doit être parlé. Le statut de la dite relation s’est donc transformé. En effet, la relation est évidemment une relation de parole.
4. « …dise son être… ». En un sens, il ne dit pas ce qu’elle est, au sens où il y mettrait une étiquette ou en ferait une description, mais ce qu’elle est pour lui. Le phallus qu’il possède s’est complètement détaché du pénis,il est devenu la femme elle-même, dès lors qu’elle se fait l’équivalent de ce qui répond à son manque-à-être à lui.
5. « …et vienne chiffrer sa jouissance à elle ». Nous ne sommes plus dans le registre de l’objet a chiffré en tant qu’enfants, argent, ou l’objet paternel, mais plutôt la jouissance chiffrée comme un point limite, un point de certitude, marqué par le signifiant qui dénote que l’Autre est décomplété. La suite du texte de D. Laurent explore la structure de ce signifiant comme un nom de jouissance, comme un semblant, et ses effets de jouissance sur le corps en tant que sinthome.
Suffit-il de dire par une dernière remarque sur ce chapitre de conclusion, que nous avons ici, dans cette chicane, un mouvement de relais, au sens où Lacan l’écrit dans ses « Propos directifs… », l’homme servant de relais « pour que la femme devienne cet Autre pour elle-même, comme elle l’est pour lui ». [43] Cette remarque fraye la voie pour saisir ce que Lacan dit quinze ans plus tard dans Télévision: une femme s’interdit L’homme (avec L majuscule) : « pas de ce que soit l’Autre, mais de ce qu’ “il n’y a pas d’Autre de l’Autre” » [44] Autrement dit, le partenaire d’une femme, l’homme avec l minuscule, met le phallus en jeu d’une manière particulière : non pas comme le phallus qui satisferait toutes les femmes, tel le père de la horde primitive, mais plutôt en tant que marque de la castration qui scelle son désir particulier causé par une femme telle qu’elle est. L’homme, avec L majuscule, qui peut s’en aller à n’importe quel moment parce que les conditions de sa jouissance ne sont pas particularisées, c’est-à-dire fétichisées vis-à-vis d’une femme, est celui qui incarne le ravage là où il n’y a pas d’Autre de l’Autre.
L’article de D. Laurent est précieux car il est l’élaboration la plus aboutie de ce que veut dire pour une femme de consentir à être une femme, c’est-à-dire le symptôme d’un autre corps. Ce n’est sûrement pas par hasard que nous devons à D. Laurent certains des travaux les plus développés sur le ravage, ce dernier faisant apparaître à sa manière ce que Freud indiquait comme « séquelles ».

Traduit de l’anglais pour NLS-Messager par Marie Bremond

[1] Miller, J.-A., « Of Semblants in the Relation Between Sexes », in Psychoanalytic Notebooks, n° 3, pp. 9-25.
[2] Miller, J.-A., « Commentary on the Inexistent Seminar » in Psychoanalytic Notebooks, n° 15, pp. 25-39.
[3] Miller, J.-A., « Lacanian Clinic » in Psychoanalytic Notebooks, n° 20, pp. 9-40.
[4] [Note de traducteur : Par souci de clarté et d’esthétisme, j’ai préféré laissé la distinction que l’anglais permet entre daughter et girl, la fille de, et la fille en français.]
[5] Lacan, J., Le séminaire Livre VII, L’éthique de psychanalyse, Seuil, Paris, 1986, pp. 33.
[6] [Note de traducteur : jeune californienne frivole issue des milieux aisées.]
[7] [Note de traducteur : jeune femme appartenant à un mouvement féministe punk de la contre-culture des années 80, 90.]
[8] [Note de traducteur : « cosplaying » représente les jeux de rôles dont l’habillage des filles est calqué sur les costumes des figures de manga.]
[9] Cf. Miller, J.-A., « Lacanian Clinic », op cit., p. 25.
[10] Nabokov, V., Lolita, p. 109.
[11] Ibid., p. 303.
[12] Miller, J.-A., « Des semblants dans la relation entre les sexes », op. cit., p. 7.
[13] Lacan, J., « Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine », in Écrits, Seuil, 1966, p. 728.
[14] Lacan, J., « Hommage rendu à Lewis Caroll » in Ornicar ?, n° 50, 2002, p. 9.
[15] Pour une élucidation de ce terme, où il est mis en rapport avec la privation, voir Laurent, É., « Positions féminines de l’être », La Cause freudienne, n° 24, p. 111-112.
[16] [« A son is a son till he takes him a wife, but a daughter’s a daughter all her life. »]
[17] Freud, S., « La féminité » (1933), Conférence 33 des Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, Folio, 1984, p. 178.
[18] Ibid., p. 159-160.
[19] Freud, S., « Sur la sexualité féminine » (1931), in La vie sexuelle, PUF, 169, p. 142-143.
[20] Lacan, J., « Une question préliminaire… » in Écrits, op. cit., p. 555.
[21] Cf., Freud, S., « La féminité », op cit., p. 169 & « Sur la sexualité féminine », op. cit., p. 145.
[22] Freud, S., « La féminité », p. 175.
[23] Freud, S., « La féminité », op cit., p. 169-170 & « Sur la sexualité féminine », op. cit., p. 145-148.
[24] Freud, S., « Sur la sexualité féminine », op cit., pp. 145-147.
[25] Ibid., p. 150.
[26] Lacan, J., « L’étourdit » in Autres écrits, Seuil, Paris, p. 465.
[27] Freud, S., « La féminité », op cit., p. 172.
[28] Lacan, J., Le séminaire Livre XX, Encore, Seuil, Paris, 1975, p. 36.
[29] Miller, J.-A., « Des semblants dans la relation entre les sexes » op. cit., p. 10.
[30] Ibid., p. 9.
[31] Lacan, J., « L’étourdit », in Autres écrits, Seuil, 2001, p. 469 ; Le séminaire Livre XX, op. cit., pp. 69.
[32] Miller, J.-A., « Des semblants dans la relation entre les sexes », op. cit., pp. 18-19.
[33] Freud, S., « La disparition du complexe d’Œdipe », in La vie sexuelle, op. cit., p. 121.
[34] Freud, S., « La féminité », op. cit., p. 160.
[35] [« A woman needs a man like a fish needs a bicycle »]
[36] Polhemus, R. M., Lot’s Daughter: sex, redemption and women’s quest for authority, Stanford Uni Press, 2005.
[37] Genèse 19.
[38] Lacan, J., Le séminaire, livre XXIII, Le sinthome, Seuil, 2005,p. 101.
[39] Lacan, J., Le séminaire livre XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant, Seuil, 2007, p. 155.
[40] Lacan, J., Le séminaire livre XX, op. cit., p. 85.
[41] Lacan, J., ‘L’étourdit’, op. cit., p. 468-9.
[42] Laurent, D., « The Partner’s Response » in Almanac n° 3; « The Subject and Its Libidinal Partners: From the Fantasy to the Sinthome » in Psychoanalytic Notebooks, n° 11, p. 185; « Woman » in Hurly-Burly n° 2, p. 36.
[43] Lacan, J., « Propos directifs… », op. cit., p. 732.
[44] Lacan, J., « Télévision » in Autres écrits, Seuil, 2001, p. 540.

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