🎯 EROS #3 – Orientation texts/Textes d’orientation

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Deuils et ruptures

Lieve Billiet

 
Deuil et mélancolie
 
En 1915, Freud écrit : « Le deuil est régulièrement la réaction à la perte d’une personne aimée. […] L’épreuve de réalité a montré que l’objet aimé n’existe plus et édicte l’exigence de retirer toute la libido des liens qui la retiennent à cet objet. » Si ce processus est douloureux, il s’accomplit néanmoins spontanément, encore qu’il y ait des facteurs qui puissent le compliquer, telle l’ambivalence qui marque la relation d’amour dans la névrose obsessionnelle et la mélancolie.
Lacan reviendra à plusieurs reprises sur cette analyse freudienne. Au « respect de la réalité », il opposera le « trou dans le réel », à « l’ambivalence et le vœu de mort » la « satisfaction due au mort et la douleur d’exister ».
 
Respect de la réalité, trou dans le réel
 
« Le sujet s’abîme dans le vertige de la douleur, […] le deuil, qui est une perte véritable, […] provoque pour lui un trou dans le réel. » Ce trou dans le réel offre « la place où se projette […] le signifiant manquant ». Ainsi « le deuil vient coïncider avec une béance essentielle, la béance symbolique majeure ». Si face à ce trou, l’endeuillé convoque souvenirs, signifiants et images, c’est qu’il fait preuve d’un manque dans le langage à répondre du trou. Ce signifiant manquant, « vous ne pouvez le payer que de votre chair et de votre sang », ajoutera Lacan.
 

Amours monstres
Rien de plus inhumain que l'amour

Thomas Van Rumst

 

Au commencement de l’amour est la rencontre, une contingence. Ce qui suit cet instant n’est pas forcément du même ordre. La parole s’en mêle et avec elle l’inconscient qui peut prendre forme de destin, de fantasme ou de délire. Dans l’après-coup, on dira que c’était écrit, dans le ciel des idées, depuis toujours ! Une nécessité s’en déduit alors. Or, cela ne suffit pas à rassurer chaque Un concerné.
 
Que ce soit Ă©crit depuis toujours ne garantit pas que cela durera pour l’éternitĂ©. C’est pourquoi il faut le demander, encore et encore. L’amour demande de l’amour, et ce, sous forme de signe. « L’amour, certes, fait signe, et il est toujours rĂ©ciproque. […] C’est mĂŞme pour ça qu’on a inventĂ© l’inconscient – pour s’apercevoir que le dĂ©sir de l’homme, c’est le dĂ©sir de l’Autre, et que l’amour, si c’est lĂ  une passion qui peut ĂŞtre l’ignorance du dĂ©sir, ne lui laisse pas moins toute sa portĂ©e. Quand on y regarde de plus près, on en voit les ravages. »
 
Ce qui y est ignoré, passionnément, c’est la dépendance, l’assujettissement du désir de l’homme au désir de l’Autre. « Aimer, c’est essentiellement, vouloir être aimé. » C’est cette réciprocité qui fait la spécificité de l’amour comme passion de l’être. Ce n’est que par le narcissisme que l’amour trouve sa satisfaction. Son véritable objet, c’est le moi propre.

"I can’t love myself as the Thing. Can I love the other in what makes up his jouissance, and precisely, in what is evil in it? When it comes to loving the other, jouissance is a problem." 
 
Miller, J.-A., “The Love of One’s Neighbor: Saint Martin and Solomon”, The Lacanian Review, No 15, Paris, NLS, 2024, p. 47.

Presentation of the Congress Theme / Présentation du thème du Congrès

 

Les amours douloureuses

Painful Loves

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