AMP 2022 – LA FEMME N’EXISTE PAS – Dans le monde

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"La femme n'existe pas"
–  DANS LE MONDE  –
Correspondants

 
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Depuis les sept écoles de l’AMP, les correspondantes des Grandes Assises nous feront entendre de quelle façon la proposition de Lacan « La femme n’existe pas » résonne dans notre époque, et spécialement dans leur pays et dans leur langue.

 

 
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Soeurs, mais presque
 

 
Par Martine Versel (ECF)
 
La sororité est un emblème du MLF dans les années 1970. Cet emblème désignait alors l’idéal rassemblement des « sœurs séparées » selon les termes mêmes de "L'hymne des femmes", écrit par des militantes du MLF. Il s’agissait donc pour ces sœurs de s’unir pour faire front commun et lutter ensemble pour l’égalité de leurs droits. Ce concept est ensuite tombé dans l’oubli pour réémerger dans le sillage du mouvement #MeeToo en 2017. Nombre de courants néo-féministes s'en réclament et l’invoquent. À présent, la sororité indiquerait que toutes les femmes sont victimes d’une oppression de genre et de la domination masculine, les sœurs se trouvant dès lors rassemblées par les violences machistes. Mais l’idéal que la sororité constitue ne semble pas empêcher quelques oppositions de taille. Le 8 mars dernier en a donné un exemple lors d'une manifestation parisienne où l’on a pu assister à l’affrontement physique de collectifs féministes divisés, entre autres, sur la question de l’inclusion des trans M to F dans l'ensemble des femmes.
 

 

 
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Sisters, but almost
 

 
By Martine Versel (ECF)

Sisterhood was an emblem of the MLF (Mouvement de libération des femmes) in the 1970s. At the time, this emblem referred to the ideal of "separated sisters" coming together, in the words of "L'hymne des femmes" (The Women's Hymn), written by MLF activists. The idea was for these sisters to unite to form a common front and fight together for their equal rights. This concept was then forgotten, only to re-emerge in the wake of the #MeToo movement in 2017. Many neo-feminist currents claim it and invoke it. Now, sisterhood would indicate that all women are victims of gender oppression and male domination, with sisters therefore being brought together by macho violence. But the ideal that sisterhood constitutes does not seem to prevent some major oppositions. The 8th of March gave an example of this during a demonstration in Paris, where feminist collectives physically confronted each other, divided over, among other things, the question of including Male to Female trans women in the group of women.

 

 
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I LANDAI, una voce per le donne
 

 
Per Adele Succetti (SLP)
 
“È stato un incidente, dici,
scusa se mi trovo tra il tuo pungo e il vuoto”
Mariangela Ruggiu
 
Da una decina d’anni, negli ambienti poetici italiani, oltre alle poesie più canoniche, sono stati presentati al pubblico anche i LANDAI (landays in inglese), una forma di poesia breve, nata in Afghanistan, che le donne utilizzavano in segreto per invocare l’amore, la libertà e per denunciare le violenze e i soprusi subiti.
In lingua pashtun, landai significa “piccolo serpente velenoso” ed è formato da un distico di nove e tredici sillabe. I versi sono come il morso del serpente velenoso, diretti, forti, sempre anonimi. Gli uomini possono scriverne o recitarli ma la voce narrante è sempre al femminile. Per questo motivo in Italia, alcuni blog di poesia hanno deciso di “adottare i landai come arma internazionale di denuncia delle donne contro la società maschilista” e per dare voce alle donne che subiscono violenze (in Italia e anche in America latina). Per la loro incisività, le poetesse utilizzano i landai anche per parlare della violenza contro le donne nelle scuole.
 

 

 
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Les LANDAI, une voix pour les femmes
 

 
Par Adele Succetti (SLP)
 
“Ça a été un accident, tu dis,
Pardonne-moi si je suis entre ton poing et le vide”
Mariangela Ruggiu
 
Depuis une dizaine d’années, dans les milieux poétiques italiens, outre les poésies plus canoniques, on présente également au public les LANDAI (landays en Anglais). Il s’agit d’une forme de poésie courte, née en Afghanistan, et que les femmes utilisaient en secret pour évoquer l’amour et la liberté, ou pour dénoncer les violences et les vexations subies.
Dans la langue pashtun, landai signifie « petit serpent venimeux ». Cette forme poétique est formée de deux vers de neuf, puis treize pieds. Ces vers, toujours anonymes, sont comme la morsure du serpent : venimeux, directs, forts. Les hommes peuvent en écrire ou en réciter, mais c’est toujours une femme qui y parle. Pour cette raison, quelques blogs de poésie ont décidé d’« adopter les landai comme arme internationale de plainte des femmes contre la société machiste » et pour donner la parole aux femmes qui subissent des violences (en Italie, mais aussi en Amérique latine). Les poètes utilisent les landai pour leur tranchant, y compris pour parler de la violence contre les femmes dans les écoles.
 

 

 
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Ni una menos
 

 
Por Marina Recalde (EOL)
 
El movimiento Ni Una Menos nació hace siete años, luego de que un joven asesinara a su novia de 14 años, embarazada. Luego de dos tuits de dos mujeres periodistas, se organiza una marcha para exigir justicia en este caso ya catalogado como femicidio, una marcha como tantas otras. Sin embargo, esta marcha dará un giro dando lugar al movimiento Ni Una Menos que significa : "ni una menos". Un lema que se condensará en un grito alrededor del cual se reúnen un grupo de mujeres que dicen "¡Basta!" a la gran cantidad de femicidios que se han producido en Argentina, mujeres cuyos cuerpos han aparecido generalmente en basurales.
El epicentro de la convocatoria fue frente al Congreso Nacional, que estaba iluminado en violeta, color que luego se convertiría en representativo de este movimiento, e identificable en los pañuelos que llevaban las manifestantes. Es de señalar que el pañuelo es un símbolo en la Argentina. El primer movimiento que lo utilizó fue el de las Madres de Plaza de Mayo, es decir, las madres de los desaparecidos de la dictadura quienes, para reconocerse entre ellas sin ser reconocidas por otros, caminaron por la Plaza de Mayo con un pañuelo blanco en la cabeza, que en esa época era un pañal de tela.
Años después, reaparecen los pañuelos, primero violetas en las filas de las manifestantes del movimiento Ni Una Menos, y luego verdes para las mujeres que reclaman el derecho a la interrupción voluntaria del embarazo (aborto). Esta es la famosa “ola verde” que ha cruzado fronteras. Otro pañuelo es el naranja, que simboliza la exigencia de la separación de Iglesia y Estado. Otro pañuelo es el celeste, que portan las mujeres que se oponen al aborto.
Los pañuelos son un símbolo tal que muchas mujeres nacidas en de los años 50 y 60 pudieron decir que son las hijas de la generación de los Pañuelos Blancos y las madres de los Pañuelos Verdes.
Este movimiento se ha vuelto ahora más complejo. Denuncia la denominada violencia de género, en todos los estratos políticos, sociales y culturales, reclamos que luego se extenderán en varios países.
A partir de este movimiento, que se inició con el asesinato de una adolescente embarazada, y cuya última batalla ganada es la del derecho a la interrupción voluntaria y gratuita del embarazo, fue posible promulgar una serie de leyes en favor de los derechos de las mujeres.
Ni Una Menos, este movimiento que ha empujado a las mujeres a las calles, mujeres que rechazan la existencia de una mujer menos de entre todas las mujeres vivas, continúa teniendo sus efectos.
 

 

 
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Ni una menos
 

 
Par Marina Recalde (EOL)
 
Le mouvement Ni Una Menos est né il y a sept ans, après qu’un jeune homme ait assassiné sa petite amie de 14 ans, enceinte. Après deux tweets de deux femmes journalistes, une marche est organisée pour demander justice dans cette affaire déjà classée comme féminicide – une marche comme tant d'autres. Cependant, cette marche prendra une autre tournure et donnera naissance au mouvement Ni Una Menos qui signifie : « pas une de moins ». Un slogan qui va se condenser dans un cri autour duquel se réunit un ensemble de femmes qui disent « Assez ! » à l'énorme nombre de féminicides qui a eu lieu en Argentine, où l’on voyait ainsi réapparaitre des cadavres de femmes, en général dans des décharges.
L’épicentre de l’appel se situant alors devant le Congrès national illuminé d’une lumière violette, cette couleur deviendra représentative du mouvement et repérable dans les foulards portés par les manifestantes. Il est d’ailleurs remarquable que le foulard est un symbole en Argentine. Le premier mouvement qui l’a utilisé est celui des Mères de la Plaza de Mayo, c’est-à-dire les mères des disparus de la dictature, qui, pour se faire reconnaître des unes sans être reconnues des autres, marchaient sur la place de Mayo, en portant sur la tête, un lange blanc, tels ceux qui servait de couche à l’époque.
Des années plus tard, les foulards réapparaissent, d’abord de couleur violette parmi les manifestantes du mouvement Ni una menos, et bientôt de couleur verte pour les femmes qui revendiquent le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) – il s’agit là de la fameuse « vague verte » qui a dépassé les frontières. On en voit aussi de couleur orange portés par celles qui exigent la séparation de l’Église de l’État ou encore de couleur bleu ciel porté par les femmes qui s'opposent à l'avortement.
Les mouchoirs sont un symbole tel que beaucoup de femmes des années 1950 et 1960 ont pu dire qu'elles étaient les « filles de la génération des Foulards Blancs et les mères de celle des foulards Verts ».
Aujourd´hui, ce mouvement est devenu plus complexe. Il dénonce les violences dites sexistes, dans toutes les couches politiques, sociales et culturelles et porte ainsi des exigences qui se répandent dans divers pays.
À partir de ce mouvement qui a commencé avec le meurtre d'une adolescente enceinte, et dont la dernière bataille gagnée est celle concernant le droit à l’interruption volontaire de grossesse – et sa gratuité –, il a été possible de promulguer un certain nombre de lois faisant progresser les droits des femmes. Ni Una Menos, ce mouvement qui a poussé dans la rue, des femmes refusant l’existence d’une seule femme de moins dans l’ensemble des femmes vivantes, continue ainsi de porter ses effets.
 

 

 
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